Marais d’Orx


Le Marais d’Orx est en partie sur le territoire de Saint André de Seignanx.

L’histoire du Marais :

On considère généralement que le régime hydrographique de la région et plus spécialement les marais d’Orx, sont des séquelles de la remontée de l’Adour vers Capbreton puis Port d’Albret et du retour de l’embouchure au Boucau.

Le 15 novembre 1599, sous le régime d’Henri IV, les marais sont compris dans la concession faite à l’ingénieur Hollandais Bradley qui commence par tracer un canal à travers les dunes de Labenne et Capbreton.

En août 1699, sous le règne de Louis XIV, la concession des marais est accordée au sieur De Lavoye, Ingénieur Directeur des fortifications de Bayonne et au sieur Grival, premier commis des fortifications de France.

Ils commencent les travaux en 1701, mais les abandonnent après plusieurs avatars et 18 ans de procès avec les communes et les propriétaires riverains.

Au XVIIIème siècle, à la demande de l’intendant d’ETIGNY, l’ingénieur Robert rédige un projet d’assèchement. Le sieur de Caupenne, Marquis d’Amou, gouverneur de Bayonne, s’offre comme concessionnaire, mais l’état des finances ne permet pas de donner suite à cette entreprise révolutionnaire. (La maison de Caupenne existe encore à Benesse de Maremne).

Après une visite en mai et juin 1807, l’empereur Napoléon 1er ordonne l’assèchement des marais aux frais de l’Etat, mais il n’y a pas de commencement d’éxécution.

En 1830, le gendarme Lacroix de la brigade de Saint Vincent de Tyrosse, pousse doucement son cheval vers Benesse ou Labenne dans le but d’aller convoquer quelques manants du coin à aller faire le coupde feu en Algérie où l’on vient de débarquer.

Le gendarme Lacroix a de bonnes références mais aussi une famille nombreuse et affamée. Il y a ainsi, même chez les gendarmes du Roi, des privations dures à supporter quand on a un traitement qui ne progresse qu’avec certains hasardeux avancements

Le gendarme menait doucement son cheval, qui était d’ailleurs peut-être une jument ou une mule, et il arriva soudain devant un des plus beaux espaces du monde en pays de Maremne. De l’eau et de l’eau, des Îles avec du bois dessus, des marais en forme de cités palustres et quelques Lanusquets maigres et brunâtres occupés à couper du jonc et à chasser des nuées de moustiques en cultivant un rare maïs pour nourrir la marmaille à grands coups de bol d’escauton.

Le gendarme Lacroix n’a pas encore un ordinateur dans la tête mais il découvre tout d’un coup ce que peut lui apporter cet espace d’eau et de fleurs.

 

La mairie de Labenne justement, afferme dans le marais la pêche aux sangsues. Le pandorre monte les enchères et se trouve enfin en possession de 1000 hectares à exploiter à des fins médicinales. Le vieux cheval de l’administration, quand il ne sert pas à courir après les républicains ou les bonapartistes, ira se tremper les pieds dans les bordures où les petites bêtes viendront lui sucer le sang. Lacroix deviendra ainsi le pourvoyeur des apothicaires du coin sans savoir qu’il participe ainsi à un grand morceau de l’histoire.

Sous la monarchie de juillet, l’affaire est reprise par un certain Francfort qui obtient la concession par ordonnance du 31 octobre 1843, non seulement du marais d’Orx, mais de tous ceux compris entre l’embouchure de l’Adour et Vieux Boucau. Les plus grands espoirs sont fondés sur cette entreprise, mais les difficultés financières et des
accidents obligent le concessionnaire à abondonner les travaux après sa propre ruine en 1848 ayant englouti 300 000 francs or.

C’est alors, qu’apparaît Lefèbvre Béziers dont un quartier porte encore le nom. Après avoir engagé un capital de 100 000 francs dans cette affaire, il obtient la concession le 13 mai 1850 et un délai de deux ans lui est imposé pour terminer les travaux. En même temps, il devient propriétaire de 1042 hectares de marais.

Lefèbvre Béziers pousse activement les travaux. Il emploie jusqu’à 400 personnes pendant 5 mois pour creusement du canal principal d’assèchement, établissement d’un système de déversoir des eaux si elles atteignent un niveau trop élevé, 70 kilomètres de rigoles, 40 kilomètres de fossés, encaissement et élargissement du canal du Boudigau, grand évacuateur de l’ensemble sur 10 kilomètres de long, de manière à lui donner une section rectangulaire de 1.20 m de profondeur et 8 m
de large.

La dépense se compte alors à 340 000 francs. Lorsque les travaux sont définitivement reçus le 21 mars 1854, on peut espérer que le marais est vaincu et la mise en culture possible. Mais en raison de la nature des sols et l’affaissement des tourbes, l’assèchement est loin d’être parfait. Le concessionnaire s’empresse de vendre les 1042 hectares à un nommé Buquay.

Les concessionnaires découragés se désintéressent de l’entretien et bientôt les résultats si péniblement acquis sont vite compromis. Les marais ont déjà baissé de deux mètres.

C’est alors qu’en 1858, le Comte Alexandre Walewski devient propriétaire du marais d’Orx aux frais de la couronne et que, sous son impulsion seront remis en état les canaux déjà creusés et établi un nouveau système d’évacuation par pompage.

Il apparaît, en effet, que l’assèchement est insuffisant pour une mise en culture rentable. Sous la direction de l’ingénieur des Ponts et Chaussées, Frédéric Ritter (un lieu en porte encore le nom), on écarte du bassin du marais les cours d’eau qui le traversent et on établit une station de pompage à l’extrême Sud-Est ; la maçonnerie que l’on appelle le barrage impérial subsiste de nos jours ; on voit encore dans la
pierre un aigle et la mention « Napoléon III, empereur » et sur le côté, au centre de l’ouvrage, D.H. Pérolle, ingénieur directeur 1860-1864. La station se compose de 3 turbines actionnées par l’eau des canaux provenant de l’extérieur et fait tourner une roue à ailettes (ou pales).

Cette roue actionne deux pistons de chaque côté qui aspirent l’eau du canal d’assèchement, amenée par un canal souterrain et la rejette plus haut dans le Boudigau. Orx avait déjà reçu la visite de Napoléon III, le 11 septembre 1861, accompagné de Fould, ministre d’état, du

Prince de la Moscova et d’Onfroy de Bréville inspecteur général des Ponts et Chaussées. Ces visites correspondent aux séjours du couple impérial à Biarritz.

On parle encore ici des cyprès plantés par l’impératrice Eugénie. Le Comte Walewski dont on connaît la brillante carrière ministérielle, fut conseiller général de Saint Martin de Seignanx, président du Conseil Général, député des Landes.

Après sa mort en 1868, Napoléon III rachète le domaine à sa veuve et en fait don à deux fils naturels qu’il eut de Mme Vergeaud pendantson internement au Fort du Ham.

Pour ses deux fils nommés Bure, Napoléon III crée en Juin 1870 les titres de Comte d’Orx et de Labenne. Le Comte d’Orx géra le marais rendu cultivable. II fut aussi conseiller général de Saint Martin de Seignanx et maire de Saint André où il mourut le 14 février 1910 et où il est enterré.
Son fils Fernand prit la succession et s’y ruina au bout de deux ans par des enchères folles.

En 1913, Messieurs Coyola Antoine et Louis en achetant successivement à Monsieur Lartigue et en 1920 à Monsieur Seghers. Pour faire face aux problèmes d’inondations, ils peuvent disposer en 1925 et 1926 d’un transformateur électrique et d’une station de pompage également électrique pourvue de deux turbines munies chacune d’un moteur de 120 chevaux débitant 5400 m3 à l’heure.

À partir de cette date, l’assainissement du marais est complet et 43 fermiers et 30 ouvriers y travaillent.

En 1940, les frères Coyola, Gérard et Bernard, prirent la succession de leur père Antoine.

En 1951, des canaux de ceinture améliorent considérablement le drainage et font de ce domaine d’Orx un véritable polder où l’on pratique, outre les prairies, la culture du maïs avec un rendement moyen de 60 à 75 quintaux à l’hectare, certaines parcelles pouvant atteindre 110 quintaux.

Depuis 1972, trois propriétaires se sont succédé. En 1974, le propriétaire Monsieur Kuiper a récolté 54 000 quintaux.

Vint l’année 1985 quand Monsieur de Chateauvieux, gérant pour la société de Bourbon, remettra une grande partie des terres cultivables en marais.

Aujourd’hui le marais est devenu le premier site d’hivernage d’oiseaux d’eau en Aquitaine. Les 1 000 hectares du domaine d’Orx ont été acheté en 1989 par le conservatoire du littoral avec une large participation financière du FONDS MONDIAL POUR LA NATURE pour la somme de 15 millions de francs dont 5 millions en provenance du FONDS MONDIAL POUR LA NATURE.

Le Marais d’Orx a été classé en 1995 Réserve Naturelle Nationale. C’est un site classé Natura 2000.

 

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