Patrimoine de Saint André de Seignanx
Église de Saint André de Seignanx :
La paroisse de Saint André de Seignanx est mentionnée dans le livre d’Or du chapitre de la Cathédrale de Bayonne en 1261, » Parropia de Sent Andriu de Seinhans « .
Nous avons la preuve de l’existence de notre village au Moyen ge. Cependant, grâce à l’église on peut affiner notre perception du passé. L’église et le cimetière occupent une position centrale dans le village. Ils sont situés sur un des points hauts de la paroisse et sont protégés par un ravin qui peut constituer un site défensif. Le réseau vicinal s’organise à partir de l’église qui est le point de départ et de rassemblement des chemins. Enfin, même si l’église est un édifice gothique, on peut retrouver les restes d’une construction circulaire et de contreforts qui pourraient être ceux d’une abside primitive.
En mettant en relation ces différents éléments, on peut penser qu’il existait à Saint-André, une église avant le XIIIème siècle. Il semblerait que la paroisse date de l’époque carolingienne ou post-carolingienne c’est-à-dire entre le IXème et XIème siècles.
On peut donc croire que les premiers Saint Andrinois s’installent durant le haut Moyen ge. Ce peuplement progresse au cours des siècles. Les habitants sont de plus en plus nombreux puisqu’ils se donnent la peine de construire un édifice plus grand entre les XIIIème et XVème siècles.
En effet, l’église doit être plus vaste pour accueillir une population plus nombreuse car elle n’est pas qu’un lieu de culte.
La tour porche (entrée de l’église) est aussi une salle où la communauté des habitants (les voisins) se réunissait pour régler les affaires la concernant.
N’ayant aucune mention écrite sur Saint-André-de-Seignanx avant le XIème siècle, l’église est la seule source qui permet de connaître quelques fragments de notre passé lointain.
Cloche :
En 2021, à l’occasion d’une visite ordinaire de l’église, Monsieur Vincent Matéos, Conservateur adjoint des antiquités et objets d’art des Landes, service qui dépend de la Direction de la Culture et du Patrimoine du Conseil Départemental, a pu relever, des objets mobiliers remarquables, datant du début du 19ème siècle, tels une croix reliquaire et un tableau représentant Saint André.
Son attention a surtout été attirée par les deux cloches présentes dans le clocher.
Une, c’est très rare, est antérieure à la Révolution de 1789. Elle n’a pas été détruite pendant la période troublée qu’a connu notre pays à cette époque comme le furent beaucoup d’objets et de symboles religieux. Une autre de ses riches particularités est d’avoir été fondue par un maître fondeur natif d’Espagne, André la Coste. Cette cloche présente une robe très ouvragée, un ostensoir rayonnant, une croix décorée d’étoiles et ses clous de la Passion, des rinceaux verticaux rappelant le décor du portail de l’église et la signature du maître fondeur.
La deuxième cloche a été fondue par le maître fondeur français Dencausse et installée en 1870. Elle dispose de nombreux éléments encore présents dans le clocher, ayant un intérêt historique, comme le joug en bois avec ses ferrures et le « chemin de fer » circulaire à chapelet, breveté en 1855 et dû à l’abbé François Guichené. Cette cloche pèse 819 kilos et est baptisée « Félicité ».
Une « protection »au titre des Monuments Historiques de ces cloches a été présentée le 28 septembre par Monsieur le Conservateur adjoint des antiquités et objets d’art devant une commission régionale. L’avis rendu s’est avéré favorable.
Histoire impériale
Depuis le clocher, Monsieur Matéos comme ceux qui ont eu l’occasion d’accéder, a disposé d’une vue sur le Bourg mais aussi sur des lieux plus reculés qui vont même au-delà de nos limites communales et sur le cimetière qui entoure l’église. Là, dans le cimetière, se trouve un caveau qui abrite les restes de Louis Eugène Alexandre Bure d’Orx, Comte d’Orx et Maire de Saint André de Seignanx de 1884 à sa mort en 1910.
. Dans la commune les gens l’appelaient Pipiou. Fils de Eléonore Vergeot, il est né des amours de sa mère avec Louis Napoléon Bonaparte, à l’époque prisonnier au Fort de Ham en Picardie avant de s’évader puis de devenir Président de la République et ensuite Empereur des français de 1852 à 1870.
Avant la débâcle de Sedan, l’Empereur avait offert à ses fils le Marais d’Orx et les avait faits l’un Comte de Labenne et l’autre Comte d’Orx.
Lavoir :
La réhabilitation du lavoir
A l’origine il y avait un lavoir avec des planches et une séparation, plus petit que le bassin actuel. Des ménagères venaient y laver leur linge. Il y avait aussi un séchoir à linge, fait à partir de branches de saule. C’était aussi un endroit où se racontaient les potins du village.
Puis dans les années 1970-1975, les élus ont décidé la construction d’un réservoir d’eau qui se déversait dans un bassin en face de la route. Là, l’eau était pompée et servait à alimenter une bonne partie de la commune. Il y avait à l’époque à peu près 700 habitants. Les habitants du Bourg en particulier utilisaient cette eau mais également le boulanger pour faire son pain qu’il vendait ensuite dans toute la commune. L’eau était claire et propre.
La route qui longe le lavoir était à cette époque un chemin de terre, rugueux. Et très pentu comme encore aujourd’hui.
Les enfants l’empruntaient pour se rendre dans la maison en haut de la côte, autrefois école qui accueillait les petits de la classe enfantine ainsi que les filles.
Les classes n’étaient pas mixtes à cette époque sauf chez les petits. Sur le chemin de l’école, les enfants rencontraient parfois des oies et un jars plutôt méchant.
Ils passaient aussi devant la maison appelée « le Tuc » en face de laquelle coulait, il y a longtemps une source.
Il y avait peu de vaches au Bourg, à l’exception de « Camiade ». Chaque ferme avait sa mare, son « douil ». Celle du « Mas » permettait aux enfants de venir capturer des grenouilles.
Le lavoir était propre parce qu’il était respecté comme un bien collectif. De temps en temps, le dimanche matin, le lavoir était vidé, balayé et rincé pour retirer le dépôt de savon.
Le lundi de Pâques, les hommes du quartier nettoyaient le lavoir et les femmes préparaient de grandes omelettes que tout le monde partageait.
Informations tirées d’une interview réalisée par les élèves de CM1 et CM2 de l’école en 2023 dans le cadre de l’opération « Mille défis pour ma Planète » – Avec le concours de Béatrice Ducout pour le CPIE et les réponses de Mesdames Lalanne, Maton et Loustanau et de Messieurs Laforcade, Lalanne et Loustanau.
En 2023, les élus ont voulu redonner une place à ce vestige du passé. En plus de le remettre en eau, la couverture du lavoir a été restaurée avec le concours bénévole de Messieurs Sallenave, Jauréguiberry, Bessonart et Daflon.